Le NAS Synology DS723+ est un modèle à deux baies relativement performant et qui se destine, comme le reste de la gamme « + », aux particuliers exigeants ou aux petites entreprises. Passage sous processeur Ryzen, compatibilité 10 GbE, ce nouveau modèle s’améliore légèrement par rapport à ses prédécesseurs dont il conserve le design.
On pourra logiquement y loger deux disques durs, ainsi que deux SSD m.2 pour profiter d’un cache performant. Autre nouveauté : l’arrivée d’une mémoire ECC (à correction d’erreur), plutôt réservée au matériel haut de gamme en temps normal. Le Synology DS723+ est proposé au prix conseillé de 600 euros et existe par ailleurs en version quatre baies, pour les besoins de stockage plus importants.
L’exemplaire du Synology DS723+ testé ici a été prêté par la marque.
Un design qui ne change pas
Au premier coup d’œil, difficile de faire la différence entre le DS723+ et le DS720+ qu’il remplace. Synology a pour habitude de ne presque rien faire évoluer en termes de design sur ses NAS depuis de nombreuses années maintenant. On retrouve donc cette éternelle coque en plastique noir relativement bien construite ainsi que très légère.
À l’avant, les deux baies accueillant les disques trônent fièrement à côté du bouton d’alimentation, d’un port USB et des traditionnelles LED d’indication. Les baies sont verrouillées à l’aide d’une petite clé fournie et l’installation des disques se fait de façon enfantine, sans outils. Bien que cela n’ait pas forcément beaucoup d’intérêt sur un modèle à deux baies, les disques peuvent alors être remplacés à chaud.
Le Synology DS723+ peut accueillir, en plus des deux disques principaux, deux SSD m.2 au format 2280 qui pourront ensuite être utilisés comme cache pour le système de stockage. Il est également possible d’utiliser ces SSD pour la création d’un volume, mais à l’heure actuelle, cette possibilité est limitée aux seuls SSD de la marque. Un choix dommageable puisque la concurrence le propose depuis plusieurs années maintenant.
Toute la connectique est reléguée à l’arrière du boitier. On y trouve tout d’abord deux ports Ethernet 1 Gigabit, un port d’extension eSATA ainsi que le connecteur d’alimentation. Une baie d’extension est aussi présente et peut accueillir le module E10G2-T1-Mini, qui offre alors au NAS une liaison réseau 10 Gigabit. Ce module ne nous a cependant pas été fourni par la marque. Cette carte est évidemment propriétaire et ne pourra pas être remplacée par un modèle tiers.
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Le processeur Ryzen 1600, les 2 Go de RAM DDR4 et les disques sont refroidis par un ventilateur de 92 mm, qui occupe plus de la moitié de la surface arrière du boitier. En veille, celui-ci se montre relativement discret et son sifflement est totalement masqué par celui des disques lorsque le NAS est sollicité.
Il y a peu de surprise en termes de design et d’ergonomie sur ce Synology DS723+. La marque taïwanaise reste constante en proposant un modèle visuellement identique à celui des générations précédentes (et certainement des suivantes). Les seules différences se retrouvent donc au niveau de la connectique, qui évolue légèrement.
Un système d’exploitation toujours aussi complet
Le système d’exploitation DSM est la principale force des NAS de la marque. L’interface utilisateur est toujours aussi complète et simple à utiliser, ce qui permet autant aux néophytes qu’aux utilisateurs avertis de s’y retrouver. La première configuration du NAS est également enfantine et entièrement guidée. L’étape la plus « compliquée » reste au final de retrouver l’adresse IP du NAS pour pouvoir s’y connecter la première fois.
Si vous avez déjà utilisé un NAS Synology par le passé, vous ne serez pas dépaysés. DSM se compose toujours d’une interface web semblable à une distribution de bureau, avec des icônes et un pseudomenu « Démarrer ». On accède en un clic à tous les réglages du NAS tout en gardant un œil sur son état et ses ressources.
Synology nous a fourni deux disques durs de sa gamme entreprise pour les besoins de ce test. Lors du processus de configuration initial, les deux supports ont été ajoutés dans un volume SHR (le RAID de Synology) avec une tolérance de panne d’un disque. Très logiquement, il est possible de choisir toutes les configurations de RAID (ou non) lors de la création du volume.
Le panneau de configuration aura toute l’attention de l’utilisateur durant les premières heures d’utilisation. C’est ici que l’on va venir créer les répertoires partagés ainsi que les comptes de différents utilisateurs. La mise en route des services de partage de fichier et d’accès réseau se fait également au sein de cette interface.
La gestion des paramètres réseau est par ailleurs très complète avec de nombreuses possibilités, qui peuvent s’étendre à l’aide de certains paquets disponibles dans le magasin d’application. Nous ne nous étendrons pas sur toutes les possibilités offertes par les NAS Synology, mais le Centre de Paquets propose une multitude d’outils et d’applications, spécifiquement conçues pour les NAS.
Ces outils vont des solutions de sauvegarde, aux serveurs DHCP ou DNS, en passant par un serveur VPN ou un multimédia. Il est aussi possible de mettre en place des machines virtuelles ou d’utiliser Docker. En bref, les possibilités sont virtuellement infinies et l’on pourrait y passer des heures.
Il faut simplement garder en tête que même s’il se veut très complet, le DS723+ profite de l’expérience de la marque sur le plan de l’UX. L’interface DSM est toujours aussi claire et relativement simple d’utilisation, bien que la multitude de réglages pourra effrayer au début. Dans tous les cas, une fois le NAS configuré, c’est une interface sur laquelle on ne revient en général pas souvent.
Les performances au rendez-vous, le 10 Giga en plus
Il est difficile de tester pleinement les performances d’un NAS, tant les usages et attentes sont différents. D’autant que le DS723+ est par ailleurs capable, via une carte d’extension, de profiter d’un réseau 10G. Cette carte ne nous a pas été fournie par Synology, et notre réseau est de plus incapable d’atteindre ce débit à l’heure actuelle. Nos différents tests ont donc été réalisés sur un réseau Gigabit « classique », et sans cache.
Dans une telle configuration, et même avec de « simples » disques durs, le facteur limitant restera le réseau. Ainsi, durant nos différents tests, nous parvenons à saturer l’interface réseau du NAS. Les transferts de fichiers séquentiels de fichiers volumineux atteignent de ce fait 110 Mo/s dans les deux sens. L’utilisation de SSD en lieu et place des disques durs pourra toutefois, et même dans cette situation, améliorer les temps de réponse.
La copie, depuis notre PC, d’un dossier contenant 20 Go de photos, soit un peu plus de 1300 fichiers, aura duré un peu plus de trois minutes, soit un débit moyen de l’ordre de 104 Mo/s. Une fois cela fait, la navigation et l’édition de ces photos avec Adobe Lightroom n’ont révélé aucun problème de lenteur perceptible. La liaison gigabit montre par contre rapidement ses limites sur du traitement vidéo 4K intensif, où l’on préfèrera travailler sur des fichiers locaux (ou via un réseau 10G).
Une question qui reviendra souvent : est-ce que le DS723+ est capable de faire tourner un serveur Plex ? La réponse est oui, mais… pas aussi bien que certains de ses prédécesseurs. En effet, l’arrivée des processeurs Ryzen, même si plus puissants sur le papier, fait perdre la possibilité d’utiliser la technologie Intel QuickSync. De fait, transcoder les fichiers à la volée est très gourmand en CPU, et peu efficace. Ainsi, il faudra veiller à utiliser des fichiers pouvant être lus directement par les clients, sous peine de voir le CPU s’affoler et la vidéo saccader. Durant nos tests, le DS723+ s’en sort correctement avec certains fichiers 1080p légers, bien que la charge CPU en prenne un coup.
De façon plus générale, le processeur Ryzen R1600 qui équipe le DS723+ est tout à fait capable d’assumer une utilisation relativement soutenue. C’est principalement le transcodage vidéo qui lui posera un problème, mais il garantira d’excellentes performances pour toutes les applications de la suite Synology ainsi que la multitude d’outils disponibles grâce à Docker.
À titre de comparaison, votre serviteur utilise depuis plusieurs années un serveur avec un processeur similaire en termes de performances. Celui-ci gère une installation Home Assistant complète, un système de cloud, un serveur Plex, un clone de Google Photos et tout un tas d’autres outils, le tout, sans broncher. Ici, seule la RAM, limitée à 2 Go (mais remplaçable) pourra vraiment avoir un impact sur les performances.
Prix et disponibilité du NAS Synology DS723+
Le NAS Synology DS73+ est disponible au prix conseillé de 600 euros.
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