Seulement six mois séparent la Suunto 9 Peak Pro de la nouvelle Suunto Vertical. Si la première nous avait convaincus, un élément indispensable pour une montre de sport outdoor lui manquait : la cartographie.
C’est là qu’entre en jeu la Suunto Vertical. Dévoilée début mai 2023, cette nouvelle montre de sport a un objectif assez clair : coupler l’expertise Suunto avec toutes les fonctionnalités et composants d’une montre de sport haut de gamme. En d’autres termes, essayer de rattraper son retard sur la concurrence — et notamment Garmin et Coros.
Nous utilisons la Suunto Vertical depuis un mois et demi : course à pied, trail, vélo, kayak, randonnée… La montre nous a même accompagnés au sommet du Mont-Blanc. Voici notre test et avis complet.
Fiche technique
Modèle | Suunto Vertical |
---|---|
Dimensions | 49 mm x 49 mm x 13,6 mm |
Technologie | Li-Ion |
Définition de l’écran | 280 x 280 pixels |
Dalle | MIP |
Poids | 86 g |
Capteur de rythme cardiaque | Oui |
Analyse du sommeil | Oui |
Accéléromètre | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Non |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec une Suunto Vertical fournie par Suunto.
Design
Nous l’expliquions dans notre prise en main, les montres de sport embarquant le plus de fonctionnalités sont souvent les plus larges des gammes chez les différents constructeurs. Plus gros, plus fort, plus autonome.
La Suunto Vertical suit la tendance et dispose d’un boîtier de 49 mm, aux côtés des 50 mm pour le boîtier de la Coros Vertix 2 et de 47 mm pour ceux des Garmin Epix (Gen 2) et Garmin fēnix 7.
La Vertical pèse 86 g dans sa version en acier inoxydable et 74 g dans sa déclinaison en titane. À titre de comparaison, sa petite sœur, la Suunto 9 Peak Pro, affiche entre 55 g et 64 g sur la balance, contre entre 72 g et 89 g pour la Coros Vertix 2.
Bref, la Suunto Vertical ne passera pas inaperçue à votre poignet, même si nous devons souligner le travail de Suunto sur le design de sa nouvelle montre. Le fabricant finlandais a tant bien que mal essayé d’appliquer son habituelle approche minimaliste. On se retrouve alors avec un aspect sportif assumé, mais sans tomber dans l’extrême baroudeur proposé par certaines moutures concurrentes.
Bref, la montre est grosse, mais la patte Suunto est là. Si le design de la Vertical m’a rapidement séduit, la place qu’elle prend sur mon poignet reste tout de même frappante en photo. Ultime test : nous n’avons pas échappé au classique « Mais c’est quoi ce paquebot ? » d’un proche. Les sportifs habitués aux grosses montres la trouveront élégante, les autres tomberont moins sous son charme. Les petits poignets devront bien resserrer la montre avant certaines sorties vélo mouvementées pour éviter de petites douleurs répétées.
Vue de profil, la Vertical semble être composée de trois couches, celle du milieu étant prise en sandwich entre le fond du boîtier et la lunette. Les contours de cette dernière présentent d’ailleurs des petits valons.
Sans surprise chez Suunto, nous retrouvons trois boutons physiques sur la tranche droite de la montre. Les boutons sont accompagnés d’une petite excroissance, frappée pour les boutons inférieur et supérieur d’un petit point jaune. Pourquoi pas. Ce semi-emmurement des boutons permet certainement d’éviter les appuis accidentels — également présent chez les Garmin fēnix 7 par exemple.
La Suunto Vertical est déclinée en deux versions de boîtier : une en acier inoxydable et une en titane. Ce dernier modèle est plus onéreux, surtout qu’il est aussi doté d’un écran à recharge solaire. Les différences s’arrêtent là entre les deux versions, qui résistent par exemple toutes deux à 100 mètres de profondeur.
Puisque nous parlons durabilité, sache que Suunto indique avoir testé sa montre selon des standards militaires, pratique courante pour ce type de produit, mais toujours bienvenue. Notre Vertical s’est frottée à des roches lors de sorties en montagne, sans jamais y laisser des plumes. Seules quelques logiques microéraflures sont présentes autour du boîtier.
Rien à redire sur la qualité de fabrication de la montre, et tant mieux à ce prix. Rappelons que les montres Suunto sont assemblées en Finlande. La marque met même en avant une fabrication avec 100 % d’énergie renouvelable et des émissions carbone entièrement compensées. Vous voilà au courant.
L’arrière de la montre affiche les connecteurs de charge, les deux électrodes permettant à la montre de mesurer la profondeur (jusqu’à 10 mètres) ainsi que l’habituel moniteur de fréquence cardiaque. Il s’agit ici d’une nouvelle génération par rapport à celui de la Suunto 9 Peak Pro.
Bonne nouvelle, le bracelet peut être facilement retiré et changé grâce à sa taille standard de 22 mm et à son système d’accroche à relâchement rapide.
Écran
Suunto reste fidèle à la technologie MIP et intègre donc un écran transflectif à sa Vertical. Ce choix est tout sauf surprenant pour une montre de sport et s’explique principalement par des questions d’autonomie. Il n’est pour autant pas anodin quand on sait que le concurrent Garmin a déjà décliné ses montres entrée et moyen de gamme avec des versions Amoled : les Forerunner 265, Forerunner 965, epix (Gen 2) et epix Pro (Gen 2).
Rappelons que Suunto s’est déjà essayé à l’Amoled en 2020 avec sa Suunto 7. Cette dernière tournait cependant sous Wear OS et offrait alors une autonomie bien plus faible que les autres Suunto. Il n’est donc pas impossible que l’Amoled arrive sur une prochaine montre de la marque. Affaire à suivre.
En attendant, l’écran MIP de la Vertical fait le job en restant parfaitement lisible sous le soleil, à Paris comme en haute montagne — le rétroéclairage prend le relai dans les environnements sombres. Surtout, son diamètre de 1,4 pouce le rend plus agréable à consulter que l’écran de la 9 Peak Pro. Les informations affichées lors d’un entraînement sont par exemple plus facilement déchiffrables.
Suunto semble avoir pris en compte les retours utilisateurs quant aux bordures présentes sur la 9 Peak Pro : si l’écran de la Vertical a lui aussi des bordures, la marque a pensé à les habiller pour les faire oublier. De simples graduations ont fait l’affaire.
À noter que l’écran de la Vertical est tactile et que tous les modèles bénéficient d’une vitre en cristal de saphir. Nous ne relevons aucune rayure sur l’écran après un mois d’utilisation, et ce n’est pas faute d’avoir essayé.
Certains auront remarqué la légère teinte verte autour de l’écran de notre Suunto Vertical. Il s’agit tout simplement du composant utilisé pour la recharge solaire. Ne vous emballez pas : cette fonctionnalité n’est pas proposée dans la version classique de la Suunto Vertical. Il faut ajouter 200 euros pour bénéficier d’un boîtier en titane et de cet écran à recharge solaire. Déjà présente sur plusieurs modèles Garmin, cette technologie est censée recharger la montre grâce au soleil, du moins ralentir son déchargement.
Nous ne recommandons habituellement pas les variantes de montre de sport à recharge solaire, mais force est de constater que la Suunto Vertical peut bel et bien récupérer un peu d’autonomie grâce au soleil. Nous nous sommes ainsi surpris à retirer notre montre pour la laisser quelques heures sur le tableau de bord d’une voiture, ou quelques minutes sur une table en terrasse : il est vraiment plaisant de voir sa montre récupérer deux ou trois points de pourcentage sur une semaine d’utilisation. Les longues sorties à vélo sous le soleil faciliteront la recharge solaire, puisque le poignet est rarement en mouvement, enfin moins qu’en course à pied.
Le cadran dédié à la Vertical avec recharge solaire permet de vérifier en un coup d’œil si la montre est en train de se recharger. Le retour est instantané : le logo du soleil se remplit dès que l’on met la montre sous les rayons. Un widget dédié affiche quant à lui un historique sur les sept derniers jours avec une jauge, sans pour autant donner d’échelle.
Dommage que Suunto ne soit pas allé plus loin avec ses cadrans. Les choix de personnalisation sont très limités. Il n’est par exemple pas possible de choisir les complications.
Usage et application
À l’usage
La Suunto Vertical offre la même interface et les mêmes moyens de navigation que la Suunto 9 Peak Pro. Si le processeur est différent, on retrouve les mêmes lenteurs et les mêmes quelques bugs dans l’interface. Les profils sportifs défilent fluidement à la verticale, mais les widgets prennent un sacré temps à se dérouler à l’horizontale. Dommage : les concurrents Coros et Garmin font mieux.
En parlant widgets, la Vertical accueille trois nouveautés/refontes : vue météo détaillée, heure du coucher/lever de soleil et recharge solaire dont nous parlions un peu plus haut.
Ceux qui aiment se faire du mal pourront naviguer dans l’interface avec l’écran tactile, mais nous préférons une nouvelle fois le faire avec les trois boutons physiques. Ces derniers offrent un clic moins franc et moins bruyant que ceux de la 9 Peak Pro et ce n’est pas forcément une critique. Ils restent tout à fait fonctionnels, même avec des gants légers.
Rappelons leurs différentes utilités :
- bouton supérieur : naviguer vers le haut, lancer et stopper une activité ;
- bouton du milieu : valider une action ou évoluer dans les widgets ;
- bouton inférieur : naviguer vers le bas.
La Vertical pêche par son manque de connectivité. Alors que certaines montres de sport tentent de s’approcher un tant soit peu d’une expérience de montre connectée, la Vertical fait comme les autres montres Suunto, à savoir pas grand-chose. Aucun stockage de la musique, affichage du calendrier ou de paiement sans contact… La montre affiche tout de même les notifications, mais ne permet pas d’y répondre.
Les néophites Suunto doivent comprendre la philosophie de la marque : l’interface de ses montres est on ne peut plus minimaliste. Seules les données essentielles sont affichées, et il faut passer par l’application pour consulter ses métriques.
L’application Suunto
L’application est toujours aussi agréable à utiliser. Nous ne nous étalerons pas dessus, mais retenez que l’écran d’accueil est personnalisable, que l’affichage des données est joli et intelligible et que la création de séances personnalisées (seuil, fractionné…) est très simple. Bref, l’application est travaillée, donc plaisante à utiliser. Seuls quelques menus mériteraient un léger réagencement, mais nous sommes loin de l’usine à gaz qu’est l’application du concurrent Garmin.
Surtout, le détail de chaque activité sportive est franchement bien pensé, en plus de regrouper tout un tas de données. On pense ici au graphique permettant de superposer plusieurs métriques et de voir leur évolution tout au long de la session : fréquence cardiaque, allure, dénivelé… Le zoom est très réactif.
Notons également quelques nouveautés bienvenues depuis notre test de la Suunto 9 Peak Pro : la partie « Coach » de l’application est apparue et intègre de nouveaux paramètres et données. On peut par exemple comparer le temps hebdomadaire passé par zone de fréquence cardiaque à notre moyenne des six dernières semaines — l’allure et la puissance sont aussi comparables. D’autres nouveaux graphiques se concentrent sur la charge et le volume d’entraînement par type de sport ou encore de la récupération.
Ces nouveautés de l’application ne sont pas exclusives à la Suunto Vertical et sont donc disponibles pour les possesseurs d’autres modèles Suunto.
Aussi, nous retrouvons la très bonne création d’itinéraires, qui nous avait agréablement surpris lors de notre test de la Suunto 9 Peak Pro : quelques minutes sur l’application suffisent à se créer un itinéraire précis pour sa prochaine sortie. Vue 2D et 3D, vue outdoor, satellite, carte des avalanches, voies pavées, carte de chaleur par type de sport, carte de chaleur personnelle… Les nombreux filtres d’affichage font de l’application Suunto la meilleure solution mobile pour créer ses tracés — Coros est récemment revenu au niveau avec une mise à jour en avril 2023.
Soulignons la présence d’un nouveau menu dédié à la Vertical : celui de la cartographie. Ça y est, vous pourrez enfin suivre votre itinéraire directement depuis la montre pendant vos sorties trail. Pour ceux qui n’auraient pas suivi : Suunto proposait jusque-là une excellente création d’itinéraires… mais pas de véritable cartographie sur la montre. Un comble pour des montres outdoor. La Vertical vient corriger ce vilain défaut que trainait le constructeur depuis quelques années, après un essai avec sa Suunto 7 sous Wear OS.
Le menu de la cartographie est accessible via trois menus dans l’application : le bouton « + » en haut de l’écran d’accueil, le signet depuis l’onglet de création d’itinéraires ou encore depuis le menu dédié aux paramètres de la montre.
Bref, c’est ici que vous téléchargerez les cartes par région du monde, une par une. Eh oui, le comportement est différent des autres montres avec cartographie intégrée. Ici, pas de cartes de zones ou de continents préchargées sur la montre : tout se fait via l’application, en sélectionnant manuellement la zone du monde voulue. Le choix se fait par pays, puis par région lorsque les tailles des cartes sont trop importantes. L’Albanie est par exemple disponible en une unique carte de 357 Mo, contre 2,06 Go pour l’État américain du Montana. Comptez un peu moins d’un giga pour la région Rhône-Alpes, ou 7,5 Go pour l’ensemble de la cartographie en France — découpée en 26 zones.
Suunto semble déjà avoir peaufiné cette gestion de la cartographie en revoyant la découpe de certaines régions du monde. La province de Québec était par exemple disponible en une seule zone avant le lancement officiel de la Vertical, mais est désormais tronçonnée en une vingtaine de sous-zones. Cela évite de télécharger les plus de 2 Go de la province entière pour une simple randonnée dans les Laurentides.
Une fois la carte voulue sélectionnée, il faut impérativement brancher la Vertical, la synchroniser avec l’application et s’assurer d’avoir ajouté le réseau Wi-Fi auquel vous êtes connecté dans les paramètres de l’application. Attention : la Vertical ne téléchargera aucune carte tant qu’elle n’est pas sur son chargeur.
Dès lors, Suunto vous recommande d’approcher la montre du routeur. Vous n’avez plus qu’à patienter. À titre indicatif, il nous a bien fallu attendre 5 heures pour télécharger la fameuse carte du Québec de 2 Go, contre moins de 30 minutes pour les 510 Mo de la Lombardie. La région Rhône-Alpes aura demandé 45 minutes de téléchargement à la montre, pour 903 Mo — la montre était ici à 50 centimètres du routeur Wi-Fi.
Attention, la montre embarque 32 Go de stockage : les gros voyageurs devront un jour supprimer d’anciennes cartes pour faire place à de nouvelles. Au quotidien, le stockage sera amplement suffisant. L’application indique précisément la place restante.
Fonctionnalités de santé
La Suunto Vertical embarque sans surprise tout le savoir de la marque. On retrouve dans la montre :
- moniteur de fréquence cardiaque LifeQ (nouvelle génération) ;
- oxymètre de pouls ;
- profondimètre ;
- puce GNSS double fréquence ;
- altimètre barométrique ;
- accéléromètre ;
- gyroscope ;
- capteur de luminosité ambiante.
La Suunto Vertical comptera sans problème vos nombres de pas quotidien, mesurera votre fréquence cardiaque, votre SpO2 et autres métriques habituelles pour une montre de sport. La Vertical peut également estimer la puissance de course au poignet, sans besoin de capteur externe donc.
Pour aller plus loin
SpO2, ECG, VFC, fréquence cardiaque : comment les montres connectées prennent soin de votre cœur
Suunto oblige, l’altimètre est sacrément précis. Pour dire, ce dernier affichait 4809 mètres au sommet du Mont-Blanc — quelques pas de plus auraient sans aucun doute suffi à basculer sur les 4 810 mètres.
Des dizaines de profils sportifs sont disponibles, mais il est toujours nécessaire de créer un mode supplémentaire par sport pour personnaliser les cadrans et les métriques associées. Étrange. Le grand écran de la Vertical permet d’afficher jusqu’à sept données par cadran. Bonne nouvelle, il est désormais possible d’afficher deux vues « Sports App » lors d’une session de sport. Dommage, le combo « Sport Apps » et « Suunto Guides » ne fonctionne pas : il faut choisir l’un ou l’autre. Nous aurions par exemple aimé afficher le score relatif Strava tout en suivant un programme de fractionné.
Nous le disions plus haut, Suunto a une approche minimaliste et n’affiche donc que peu de métriques d’entraînement sur la montre. Il faut par exemple passer par l’application pour découvrir son statut d’entraînement. Son graphique permet de comprendre si l’effort des dernières semaines est suffisant, trop intense, ou trop léger.
Les métriques essentielles sont bien proposées par la montre (temps de récupération, estimation de la Vo2 max, allure ajustée…) mais certaines fonctionnalités de montres concurrentes manquent à l’appel. On pense ici au très bon ClimPro de Garmin. Notons tout de même de bonnes idées chez Suunto, comme le « Snap to Route », une option qui force la montre à enregistrer le tracé exact indiqué initialement, sans s’appuyer sur les potentielles erreurs du GNSS.
Surtout, Suunto n’a malheureusement pas amélioré son suivi du sommeil avec la Vertical. Celui-ci est légèrement moins catastrophique que celui de la 9 Peak Pro, mais reste bien en deçà de la concurrence. C’est simple, comment faire confiance à une montre qui détecte avec plusieurs heures de retard votre heure de lever ? Tous les quatre matins, la montre ne comprend pas qu’elle est posée sur une table lors de ma douche et pense que je me lève au moment où je la remets au poignet.
On comprend mieux pourquoi les phases de sommeil ne font pas partie des données mesurées. Suunto doit progresser sur ce point et en profiter pour ajouter la fameuse mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque. Cette donnée est pertinente pour comprendre son état général et suivre sa récupération. Pour vous dire, la seule métrique que je consulte au matin sur ma Suunto Vertical pour estimer mon niveau de forme est la fréquence cardiaque au repos. Utile, certes, mais léger.
La cartographie
Bon, assez parlé. Passons à cette fameuse cartographie. Suunto s’est appuyé sur l’outil collaboratif OpenStreetMap. Si la marque indique que cela différencie sa cartographie d’un « simple fond de carte », on retient surtout que les cartes seront régulièrement mises à jour. Un atout non négligeable.
Pour être concis après avoir utilisé la Vertical en randonnée et en trail : la cartographie est une réussite. Au-delà d’afficher avec détails les courbes de niveaux, chemins et autres points d’eau, l’affichage est très réactif lorsque l’on tourne sur soi-même pour trouver le bon sentier à emprunter. La différence est flagrante : je me perdais beaucoup plus avec les montres Garmin qu’avec la Suunto Vertical.
Autre usage bien pensé : le zoom et le dézoom. Pas besoin de passer par trois sous-menus ou de se perdre dans des combinaisons de boutons douteuses : un appui sur le bouton supérieur de la Vertical déclenche un zoom, tandis qu’un appui long engendre un dézoom. Chaque zoom/dézoom se fait par palier, donc par appui : 25 mètres, 50 mètres, 100 mètres, 200 mètres et 500 mètres. On peut également naviguer dans la carte avec ses doigts si le tactile est activé.
Trois affichages sont proposés : outdoor, sombre et contraste. Le mode « outdoor » par défaut est le plus lisible. La vue « sombre » ne nous a pas plus convaincus que ça — en tout cas pour notre usage. Enfin l’affichage « contraste » est destiné aux sports d’hiver puisqu’il retire les zones de végétation de la carte.
À noter que la cartographie n’est pas uniquement accessible lors d’une activité, elle est également disponible depuis l’un des menus de la montre.
Vous l’avez compris, cette intégration de la cartographie par Suunto est soignée et très agréable à utiliser. Voici tout de même quelques axes d’amélioration :
- les noms des rues et des chemins ne sont pas affichés ;
- le dézoom maximal est seulement de 500 mètres, ce n’est pas suffisant dans certaines situations ;
- le guidage par virage est uniquement proposé pour les itinéraires créés via l’application Suunto ou via la synchronisation Komoot : il ne fonctionnera pas si vous avez importé un fichier gpx ;
- il n’est pas possible de créer/modifier un tracé depuis la montre ;
- aucune métrique de course ne peut être affichée en superposition de la cartographie ;
- la direction à suivre n’est pas indiquée sur les autres cadrans : Garmin marque l’orientation par une petite flèche sur le contour de l’écran ;
- la carte met parfois du temps à se charger, voire ne s’affiche pas du tout : difficile de se repérer avec un fond noir, il faut alors relacer la navigation — c’est rare, mais très embêtant.
Suivi satellites
La Suunto Vertical embarque une puce multi-GNSS à double fréquence L1+L5. C’est la première Suunto à proposer cette fameuse technologie dite multibandes que l’on retrouve déjà chez les concurrents depuis plusieurs années. La montre peut bien entendu communiquer avec les GNSS traditionnels : GPS, GLONASS, GALILEO, QZSS et BEIDOU.
Le matériel ne fait pas tout et Suunto a aussi prêté attention au peaufinage logiciel. Résultat ? La Vertical offre des tracés sérieusement précis. Aucun doute, la barre placée par Garmin est facilement atteinte, voire légèrement dépassée. Cela n’est pas si étonnant quand on voit la précision du GNSS simple fréquence proposée sur la 9 Peak Pro.
Les exemples sont nombreux, mais retenez que la Vertical s’en sort globalement mieux dans les rues parisiennes que les montres Garmin équipées de double fréquence. En espaces ouverts, la montre offre des tracés logiquement très précis. Rien de particulier à signaler en montagne, hormis les habituelles petites erreurs.
Deux rapides exemples : à gauche le tracé après avoir emprunté sept fois la même côte, à droite l’aller-retour sur un quai pour remonter ensuite sur le trottoir.
Comptez une dizaine de secondes pour un fix dans une zone déjà parcourue et une vingtaine de secondes dans un nouveau secteur. Pour le coup, Garmin reste plus rapide — pas de quoi faire pencher la balance non plus.
Suivi de la fréquence cardiaque
D’après nos tests, la Suunto Vertical offre des mesures de la fréquence cardiaque plus précises que la Suunto 9 Peak Pro. Nous nous attendions à l’inverse, puisque les grosses montres de sport ne font rarement bon ménage avec mon petit poignet. Le nouveau capteur LifeQ y est sûrement pour quelque chose.
On remarque un classique temps d’allumage pour un capteur optique et quelques pics d’erreurs.
Dans l’ensemble, les résultats sont plus que convenables, mais d’autres concurrents font mieux. Une nouvelle fois, privilégiez une ceinture cardiofréquencemètre pour des mesures fiables.
Comparaison des fréquences cardiaques moyennes :
Fréquence cardiaque moyenne | Suunto Vertical | Ceinture HRM-Pro (référence) |
---|---|---|
Endurance fondamentale |
149 | 151 |
Seuil | 164 | 165 |
Comparaison des fréquences cardiaques maximales :
Fréquence cardiaque maximale | Suunto Vertical | Ceinture HRM-Pro (référence) |
---|---|---|
Endurance fondamentale |
165 | 165 |
Seuil | 185 | 182 |
Autonomie
Suunto est connu pour ses montres sacrément autonomes. Et à ce jeu-là, la Vertical fait fort. C’est sans aucun doute la montre de sport la plus autonome que nous ayons testée.
La marque communique sur tout un tas de scénarios, en expliquant par exemple atteindre entre 60 heures et 85 heures (avec recharge solaire) d’autonomie en mode GNSS le plus performant. Les plus économes pourraient atteindre entre 140 heures et 280 heures en mode dit « Ultra », avec un pointage GPS en simple fréquence par seconde et avec une veille de la puce entre chaque signal. Au quotidien, la Suunto Vertical serait capable de rester éveillée entre 30 et 60 jours, voire un an pour la version avec recharge solaire… dans le cas où vous la consulteriez uniquement pour l’heure.
Cela fait beaucoup de données marketing. Nous avons plutôt décidé de tester la montre avec les paramètres les plus énergivores : port de la montre de jour comme de nuit, mesure de la SpO2, GNSS en mode multibandes et utilisation fréquente de la cartographie. Comme expliqué plus haut, nous récupérions entre 2 et 5 points d’autonomie par cycle de charge grâce à notre modèle à recharge solaire.
Test 1 | Test 2 | Test 3 | |
---|---|---|---|
Cartographie | Souvent utilisée | Souvent utilisée | Jamais utilisée |
Utilisation GNSS | 14 h 51 mn | 21 h 36 mn | 32 h 14 mn |
Autonomie | 12 jours et 6 heures | 11 jours et 7 heures | 9 jours et 4 heures |
Ces scores d’autonomie, impressionnant, disons-le, peuvent facilement être étendus, voire doublés en basculant la montre sur des modes moins consommateurs. Vous trouverez difficilement mieux sur le marché, surtout avec une telle précision du GNSS. C’est là que Suunto fait fort.
Donnons quelques exemples un peu plus concrets. Lors d’une sortie trail de 2 heures et 20 minutes, la montre a perdu 9 points d’autonomie, en passant de 91 % à 82 %. C’est un très bon comportement quand on sait que le GNSS était dans son mode le plus précis (multibandes) et que nous nous sommes servis de la cartographie pendant toute la session. Dans les mêmes conditions, lors une randonnée de 5 heures, la montre est passée de 34 % de batterie restante à 16 %.
Autre exemple, celui de l’ascension du Mont-Blanc en trois jours, avec une Vertical pleinement chargée la veille. Le premier réveil voit la montre perdre 4 points d’autonomie : nous débutons donc notre séjour avec 96 % de batterie. S’ensuivent les trois jours de montée et descente, qui cumulent un peu moins de 20 heures d’activité en multibandes. Nous prenons ici en compte les temps de pause au refuge lors de la descente, puisque la puce GNSS continue de faire les fix et dépense donc la même énergie qu’en activité.
De retour sur Chamonix, la Vertical affichait encore 61 % de batterie. Bluffant. Nous avons pu ajouter tranquillement plus de 12 heures d’activité en multibandes les jours suivants, sans repasser par la case recharge. Un Mont-Blanc, cinq sorties course à pied, une longue sortie vélo et un peu de vélotaf, le tout en une seule charge et en modes multibandes.
Selon nos tests, la montre demande 1 heure et 20 minutes pour se recharger entièrement, à l’aide d’un petit socle propriétaire. À titre indicatif, la montre est passée de 48 % à 91 % après un passage de 45 minutes sur son chargeur — et en téléchargeant une carte.
Appel et communication
Si la Suunto Vertical embarque une connexion Wi-Fi pour le téléchargement des cartes, elle reste dépourvue de puce NFC ou de connectivité LTE. Vous ne pourrez ni payer avec elle grâce au sans contact, ni y stocker de la musique. La montre permet simplement de contrôler les morceaux joués par le téléphone auquel elle est connectée et de consulter ses notifications, sans pouvoir y répondre.
Bref, la Vertical est avant tout une montre de sport. Certains s’en contenteront sans problème, d’autres envieront le paiement sans contact proposé sur plusieurs montres Garmin.
Prix et date de sortie
La Suunto Vertical est disponible à 599 euros dans sa version classique en acier inoxydé. Il faut compter 799 euros pour la variante en titane avec recharge solaire.
Le positionnement de la Vertical est intéressant : le modèle de base revient 100 euros moins cher que la Coros Vertix 2 ou que la version standard de la Garmin fēnix 7.
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