Essai de l’Audi e-tron Sportback : le coup de crayon salvateur ?

L'autonomie est annoncée à 448 kilomètres

Après la présentation il y a plus d'un an de l'Audi e-tron, la firme aux Anneaux dévoile aujourd'hui la version Coupé de son SUV 100 % électrique. Voici notre test.
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L’année dernière, Audi a présenté l’e-tron, son premier SUV 100 % électrique. Un an plus tard, c’est sa version Coupé qui entre en scène, baptisée « Sportback », et qui a pour but d’élargir la gamme et offrir un peu plus de choix aux clients. Fondamentalement, l’Audi e-tron Sportback n’a rien de vraiment différent par rapport à l’e-tron classique en dehors de sa ligne de toit fuyante lui conférant un meilleur aérodynamisme.

Avec un Cx de 0,25, l’Audi e-tron Sportback se place au niveau du Tesla Model X à ce niveau et gagne 0,02 point par rapport à l’e-tron classique. Ainsi, l’autonomie grimpe de quelques dizaines de kilomètres. Audi annonce 448 kilomètres d’autonomie avec une seule charge en cycle WLTP pour la version Sportback contre 417 pour l’e-tron classique.

L’Audi e-tron Sportback, vu de dos, en action // Source : Étienne Rovillé pour Audi France

Deux versions disponibles au catalogue

Deux versions sont proposées au catalogue, la première est baptisée « 55 quattro », le modèle que nous avons à l’essai, et la seconde « 50 quattro ». La première développe 360 chevaux et peut même grimper à 408 chevaux grâce à une fonction boost pendant huit secondes. La voiture embarque une batterie de 95 kWh (86,5 kWh utiles) et revendique donc, comme énoncé plus haut, 448 kilomètres d’autonomie. La seconde développe 313 chevaux et est équipée d’une batterie de 71 kWh lui permettant d’afficher 347 kilomètres.

Notre version d’essai embarque deux moteurs asynchrones, chacun des deux moteurs étant placé sur chaque essieu. Le moteur arrière développe 190 chevaux et 314 Nm et le moteur avant 170 chevaux et 247 Nm. C’est le moteur arrière qui fonctionne le plus souvent puisque celui à l’avant vient lui prêter main-forte lors des fortes sollicitations. L’Audi l’e-tron Sportback peut abattre le 0 à 100 km/h en 5,7 secondes.

Comme énoncé plus haut, l’énergie est fournie par une batterie lithium-ion de 95 kWh nominaux sous 396 volts. Celle-ci est composée de 36 modules avec un total de 492 cellules. Au total, cette batterie représente 700 kilos sur les 2,5 tonnes à vide de l’auto. Pour refroidir l’ensemble, il n’y a pas moins de quatre circuits liquides.

Qu’en est-il de la recharge ?

Concernant la recharge, l’Audi e-tron Sportback accepte bien évidemment le courant continu (DC) jusqu’à 150 kW. De ce fait, Audi annonce une recharge de 0 à 80 % en moins d’une demi-heure sur une borne ultra-rapide, chez Ionity par exemple. La recharge peut aussi s’effectuer à domicile ou sur de petites bornes publiques en courant alternatif (AC), jusqu’à 22 kW. À domicile, il faudra compter plus de 35 heures pour une recharge complète et huit heures sur une borne rapide de 11 kW. Audi propose d’accompagner ses clients également dans la recharge et s’est associé à plusieurs entreprises, comme Zeplug par exemple, pour faciliter l’installation d’une borne à domicile.

La voiture est équipée d’un connecteur Combo CCS sur la trappe gauche tandis que la trappe à droite abrite un connecteur de Type 2. Une fonction « plug & charge » arrivera également prochainement permettant de recharger la voiture sans utiliser de badge, comme chez Tesla. Audi propose un abonnement pour accompagner les clients dans leurs nouvelles aventures électriques.

L’abonnement « City » à 4,79 euros par mois permet d’avoir accès à de nombreuses bornes de recharge publiques. En revanche, la facture sera assez salée sur borne Ionity puisque la recharge sera facturée 0,79 euro la minute, soit 35 euros pour 45 minutes de charge. Et nous allons le voir, avec l’autonomie affichée par la voiture sur autoroute, ce n’est pas forcément une bonne affaire.

Si vous êtes amené à faire des trajets un peu plus longs en Audi e-tron, il faut plutôt privilégier l’abonnement « Transit » à 17,35 euros par mois. Sur Ionity, les tarifs baisseront considérablement à 0,31 euro la minute, ce qui nous donne 13,95 euros pour 45 minutes de charge. C’est bien plus honnête.

Une habitabilité à peine entachée

Avant d’entamer notre essai, pénétrons à bord de l’habitacle pour le moins accueillant de cet e-tron Sportback. L’ensemble est tiré à quatre épingles, les matériaux sont de qualité, les finitions impeccables. Bref, nous sommes bien dans une Audi haut de gamme. Trois écrans se tiennent à disposition pour contrôler l’ensemble de la voiture, un au niveau du tableau de bord, un écran d’infodivertissement et un écran de gestion de la climatisation et des aides à la conduite au pied de la console.

Tous les écrans sont fluides et bénéficient de très beaux graphismes, c’est assez rare chez les constructeurs automobiles pour le souligner. Le système d’infodivertissement est compatible avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil.

En option, notre modèle d’essai est équipé des fameux rétroviseurs caméras (en option à 1850 euros). Ceux-ci ont aussi une petite fonction aérodynamique puisqu’ils permettent de gagner 0,01 en Cx et trois kilomètres d’autonomie. De ce fait, les petites vitres extérieures disparaissent au profit de caméras chargées de retranscrire l’image à l’extrémité de la contre-porte. Le réglage de la position des caméras se fait via l’écran tactile côté conducteur.

Si vous endommagez votre rétroviseur caméra, sachez que son remplacement vous coûtera environ 630 euros, hors frais de main-d’œuvre. C’est un peu plus cher qu’un rétroviseur classique qui vous coûtera en moyenne 500 euros, si vous disposez de l’alerte d’angles morts ou encore d’un rappel de clignotant.

Les graphismes sont corrects, mais l’emplacement des écrans nécessite un petit temps d’adaptation, tout comme la perspective qui est difficile à appréhender, surtout pour ceux qui ont l’habitude de stationner avec l’aide des rétroviseurs. Sur l’écran central, notre Audi e-tron dispose de la caméra à 360°, relativement efficace et qui aidera à visualiser tout ce qui se trouve autour de la voiture. Pour en terminer avec l’habitacle, sachez que le fait que cet e-tron Sportback soit électrique n’empêche pas de bénéficier d’une bonne habitabilité. Encore heureux avec 4,90 mètres nous direz-vous, même si l’Audi e-tron Sportback perd 45 litres par rapport à l’e-tron classique et culmine à 615 litres.

Alliance entre dynamisme et confort

Notre essai, effectué en région parisienne, ne nous a pas permis de tester la recharge. D’une manière générale, sur un parcours d’un peu plus de 200 kilomètres avec 30 % de ville, 50 % de routes secondaires et 20 % sur autoroute, nous n’avons pas eu besoin de recharger. En termes de comportement routier, l’Audi e-tron Sportback met l’accent sur le confort avec une insonorisation de premier rang et des suspensions qui filtrent les moindres aspérités de la route.

L’Audi e-tron Sportback n’est pas non plus ridicule quand on hausse le rythme malgré ses 2,5 tonnes sur la balance à vide. Il ne s’affaisse pas trop sur ses appuis et ne prend que très peu de roulis, les relances sont vives et dynamiques, bref, sans être un véritable athlète, l’Audi e-tron Sportback allie très bien deux qualités antinomiques que sont le confort et le dynamisme. Le poids entraîne de l’inertie au freinage inévitablement, et même si les freins sont bien dimensionnés, un peu d’anticipation sera nécessaire. Seul petit point négatif à nos yeux, la direction est trop artificielle, pas vraiment naturelle, et lisse globalement toutes les informations liées à notre conduite.

En matière de consommation, nous avons relevé environ 23 kWh/100 kilomètres, sans jamais adopter une conduite dynamique ni même sans avoir fait d’éco-conduite. Une consommation gargantuesque, mais pas vraiment étonnante compte tenu du poids de la voiture. Sur autoroute, les consommations s’envolent et dépassent allègrement les 30 kWh/100 kilomètres, ce qui réduit considérablement le champ d’action de la voiture. Avec quelques éléments de confort actionnés, vous pourrez tabler sur un peu plus de 250 kilomètres avec une seule charge sur autoroute.

Une facture finale salée

Disponible à partir de 74 500 euros, il faudra bien évidemment compter un peu plus si l’on souhaite avoir tous les équipements en accord avec le pedigree de l’auto. De ce fait, notre version d’essai en version « 55 quattro » et avec le plus haut niveau de finition, à savoir « Avus Extended », est facturée 110 600 euros.

À titre de comparaison, un Tesla Model X Grande Autonomie s’affiche désormais, en France, à partir de 89 900 euros et revendique, sous le cycle WLTP, 507 kilomètres d’autonomie. L’Audi e-tron Sportback n’est en plus de ça pas concernée par le nouveau bonus écologique de 7000 euros au vu de son prix supérieur à 45 000 euros.

Note finale du test
7 /10
L'Audi e-tron fait une entrée assez timide sur le marché des SUV 100 % électriques, mais ne manque pas pour autant d'intérêt. D'un point de vue purement technologique, l'Audi e-tron Sportback est aujourd'hui l'une des voitures qui embarquent le plus d'équipements.

Et fort heureusement puisque même si ses prestations routières sont plus que convenables, les consommations élevées et son autonomie assez limitée sur autoroute pourront rebuter certains clients.

Grâce au réseau de recharge Ionity qui s'étend de plus en plus en France et qui, de plus, brille par sa fiabilité, les longs trajets en Audi e-tron peuvent être envisageables, mais nécessiteront une certaine préparation et une anticipation des recharges.

Points positifs de l'Audi e-tron Sportback

  • Confort royal

  • Technologie au goût du jour

  • Présentation globale impeccable

Points négatifs de l'Audi e-tron Sportback

  • Autonomie limitée sur autoroute

  • Consommations élevées

  • Tarifs élitistes

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