Test du VanMoof S3 : le vélo qui veut booster votre quotidien

Plus complet, mieux équipé et moins cher.

Désormais face à une rude concurrence, le constructeur néerlandais propose sa vision du parfait VAE urbain avec le VanMoof S3. Voici notre test complet.
Vanmoof S3 01
 

VanMoof propose son S3 et sa déclinaison plus compacte X3 durant une période propice aux vélos à assistance électrique (VAE). L’épidémie de COVID-19 et le déconfinement ont été un puissant catalyseur quant à l’adoption du vélo comme véhicule de déplacement urbain (+34 % en urbain, +20 % en périurbain et +18 % en rural). Ce S3 se veut le compagnon idéal de votre quotidien, le tout en s’affichant à 1990 euros hors prime régionale. Mais pour y arriver, il va falloir bien plus que du style.

Ce test a été réalisé avec un vélo prêté par VanMoof.

Une Boîte bien fournie

Modèle VanMoof S3
Vitesse max 25 km/h
Puissance du moteur 250 watts
Nombre d’assistances 4
Autonomie annoncée 150 km
Temps de recharge annoncé 120 min
Batterie amovible Non
Bluetooth Oui
GPS Oui
Poids 19 kg
Couleur Noir, Bleu
Phares Oui
Feu arrière Oui
Prix 1999
Fiche produit

Le vélo arrive dans un énorme carton. Il est en kit, mais une toolbox très complète accompagnée d’un manuel de montage vous aidera à vous y retrouver. Il faudra toutefois être un peu assidu et bien prendre son temps pour éviter les erreurs. Comptez une bonne heure pour tout monter, contrôler et régler.

Bien fournie, la boîte à outils se suffit presque à elle-même. Mais l’adoption d’une clé dynamométrique ainsi que d’une pompe est indispensable.

Petit conseil : achetez-vous une clé dynamométrique ! C’est un peu cher, mais elle permet d’adopter la force de serrage parfaite. On trouve également de l’huile pour graisser la chaine. Vous l’avez compris, qui dit vélo acheté sur le net dit mains dans le cambouis. Vous verrez, au début ça peut faire peur, mais on s’y fait vite, au point d’en devenir sympa.

Sinon, VanMoof propose de se rendre dans l’une de ses boutiques et un service de maintenance pour 3 années moyennant 290 euros.

Le chargeur est énorme, mais son poids reste contenu.

Un design qui ne cache pas ses origines

Il est beau ce S3, même très beau. Ce n’est pas subjectif puisqu’on m’a abordé plus d’une fois à son sujet, les yeux pleins d’admiration et, vu la tête que j’ai en ce moment, c’est forcément pour lui.

Le S3 apporte une touche de modernisme au traditionnel vélo hollandais et pour cause, c’est son origine.

L’autre chose qui frappe lorsqu’on le regarde, c’est qu’il ne ressemble pas à un vélo électrique. Ces derniers étant plus coûteux et donc favorisés par les voleurs, son aspect classique offre une légère dissuasion contre le vol (mais nous y reviendrons).

Le cadre est lisse grâce à des soudures poncées — sur le haut du moins, en bas ce n’est pas le cas. La batterie est intégrée sans protubérance — comprenez qu’elle est invisible — ni système pour l’ôter et donc la recharger indépendamment du vélo.

Le moteur placé dans le moyeu de la roue avant fait écho aux vitesses intégrées dans celui de la roue arrière. La symétrie presque parfaite offre un design épuré qui gagne en discrétion avec la couleur noire mate. Cette discrétion est plus relative concernant le bleu clair du modèle testé.

Le moteur est situé dans le moyeu de la roue avant. Un avantage esthétique, mais un choix discutable à l’usage.

Même l’écran est dissimulé dans le cadre : un écran composé de LED qui affichent différentes icônes, la vitesse ou le niveau de batterie.

Invisible une fois éteint, l’affichage l’est également allumé lorsqu’on est en plein soleil, dommage.

Le cintre de type moustache est aligné à la selle pour offrir une position de conduite droite caractéristique des vélos hollandais. Il est parfaitement adapté aux cyclistes de type « commuter » ou, si vous préférez, aux personnes actives urbaines se déplaçant en métropole ou en banlieue proche et apportant un soin particulier à leur apparence.

En revanche, la position est telle que les sacoches seront à privilégier au sac à dos : avec ce dernier, l’effort appliqué sur les poignets est important et assez gênant — et ça fait transpirer du dos.

Aussi incroyable que ça puisse paraître, la position de conduite du S3 est plus haute que celle d’un SUV.

Côté style, il n’y a rien à reprocher, le poids — 19 kg — reste contenu pour un vélo électrique intégrant une batterie de 504 Wh. Le design donne envie de rouler avec et c’est un point essentiel.

La barre centrale qui traverse les axes du guidon et de la selle est délimitée par des éclairages à LED dont l’allumage peut être automatique.

L’éclairage à l’avant ne tourne pas avec le guidon. À l’arrière en revanche, le feu est bien visible tant qu’il n’est pas caché par un vêtement.

En dessous, on trouve des haut-parleurs puissants pour l’alarme et la transmission d’informations ainsi que le connecteur de recharge de la batterie.

Test Vanmoof S3 08
Bien caché et puissant, le haut-parleur fait résonner l’alarme lorsque le vélo est déplacé en étant verrouillé.

Les seuls boutons situés à gauche et à droite du cintre s’effacent dans les supports de réservoirs de liquide de freins à disque désormais hydrauliques.

Une béquille est montée de série, de même que des garde-boues en plastique de bonne facture. Les porte-bagages sont en options, comptez 99 euros pour l’avant avec une charge maximale de 10 kg et 59 euros pour l’arrière avec 15 kg maximum. Un siège bébé peut être placé sur le tube de selle. VanMoof propose le Thule Yepp Maxi, mais n’importe quel porte-bébé adoptant ce système de fixation fera l’affaire.

La selle est solidement attachée et nécessite une clé étoile pour être réglée. Elle est faite en une sorte de mousse. Son confort est correct, sans plus pour un vélo de ce type.

Enfin, un bouton métallique ressemblant à un écrou lissé est discrètement positionné au niveau des écrous antivol de la roue arrière. Il sert à verrouiller le vélo d’une pression du pied et c’est une des forces de ce vélo.

Cette idée est aussi simple qu’elle est géniale.

De prime abord, le S3 ressemble à un VTC extrêmement conventionnel. Pourtant, une fois dessus, il n’en est rien.

Une conduite dynamique et ferme

Les présentations faites, passons à la pratique. Sur le papier, je ne donnais pas cher du vélo et j’avais certains a priori à son égard. Une fois en selle, une bonne partie d’entre eux se sont effacés, mais pas tous.

Le cadre du S3 est haut. Idéal pour une taille d’1m80, très bon pour 1m70 et jusqu’à 1m90. Au-delà, on devra lever un peu trop la selle, créant un écart avec la hauteur du guidon qui obligera à courber un peu le dos. Rien de dramatique, mais si vous mesurez plus d’1m90, demandez à l’essayer avant : c’est possible via le site de VanMoof.

S’il s’agit de votre premier VAE, le S3 sera un régal et affichera un sourire difficile à retirer de votre visage. L’impression de liberté et la facilité d’utilisation prendront le pas sur les quelques éléments perfectibles.

Test Vanmoof S3 12

Le premier est le système de vitesse automatique : le vélo choisit le bon rapport à adopter. En réalité, les paliers sont prédéfinis selon la vitesse du vélo et non la vitesse de rotation des pédales ou la force exercée sur celle-ci. Ce qui engendre parfois des ratés, notamment lors de franches relances durant lesquelles le vélo ne vous aidera pas beaucoup, alors que c’est justement dans ces moments que vous en avez le plus besoin.

Le moyeu de marque Sturmey-Archer intègre les vitesses dont le passage est automatique et électronique.

Afin de rendre la chose un peu plus polyvalente, vous avez 4 modes distincts, le 4 étant celui qui offrira le plus d’assistance. Le choix se fait à l’arrêt, via une pression longue sur le bouton de droite (ou via l’application). Chaque mode est évidemment paramétrable en choisissant les vitesses pour chaque palier.

Là, vous vous dites que c’est prise de tête… et c’est vrai. Dans la vraie vie, peu importe votre profil de cycliste, vous allez rapidement mettre l’assistance au maximum (mode 4) et abandonnerez l’idée de régler tout ça.

Si malgré tout vous sentez de la difficulté, VanMoof a ajouté une option qui révèlera le Vin Diesel qui sommeille en vous : un bouton « Boost » qui est le bouton de droite sur le guidon. Lorsque vous roulez (et uniquement lorsque vous roulez) un appui dessus délivre instantanément 100 % du couple du moteur électrique et c’est à la fois la force et la grosse faiblesse de ce vélo : la force car ça permet vraiment d’avoir ce coup de pied aux fesses nécessaires dans les situations difficiles (montée bien raide) ou dangereuses (en ville pour éviter un véhicule).

La faiblesse, c’est que l’on se retrouve finalement à appuyer dessus constamment. À tel point qu’on se met à réfléchir à l’adoption d’un interrupteur en lieu et place d’un poussoir.

Vin Diesel aime ça !

Le S3 possède des freins à disque hydrauliques. C’est une belle progression par rapport au modèle précédent, mais malheureusement, ils manquent de mordant. Pour une utilisation urbaine, c’est limite, car ça oblige à anticiper les situations dangereuses. C’est toujours mieux que des freins à câble, mais ce n’est pas suffisant. Il faudra éviter d’arsouiller avec le vélo et bien doser le freinage sur sol glissant pour éviter de bloquer les roues.

Certes, l’hydraulique marque une évolution par rapport au modèle précédent, mais ça reste des freins d’entrée de gamme et pas assez efficaces, surtout pour un vélo de 19 kg capable de prendre 32 km/h.

La fourche rigide en aluminium est à mon sens un excellent choix. Certes, les vibrations remontent directement au guidon et à la selle, ce qui peut être un peu dérangeant sur les pavés, mais une fourche télescopique n’a pas vraiment de sens et ce pour 3 raisons :

  • La plupart des fourches de VTC sont des entrées de gamme, peu efficaces et qui nécessitent d’être changées après maximum 2 ans de vélotaf.
  • Ces fourches ne permettant pas non plus de régler la dureté des ressorts, elles rendent le vélo moins agile et moins réactif.
  • Enfin, qui dit ressort dit pompage et donc absorption de l’énergie. Pour pallier ce manque, vous devez pédaler plus fort ou davantage solliciter le moteur, engendrant une perte d’autonomie.

Bref, c’est rigide, et la rigidité, ça a du bon. Puis les pneus Schwalbe Big Ben sont épais et atténuent bien les reliefs.

Les pneus, parlons-en. Ils ont un excellent amorti et conviennent parfaitement à un usage urbain. En revanche, oubliez les balades en forêt ou terrains un peu sauvages qui risquent d’engendrer des crevaisons ennuyeuses. La faute à une bande roulement lisse, mais suffisamment creusée pour évacuer l’eau de pluie.

La fourche est en aluminium. Une fourche carbone n’aurait pas eu beaucoup d’intérêt et le poids gagné aurait été minime.

Dans l’ordre du détail, le positionnement du phare sur le cadre ne suit pas le guidon. C’est gênant dans les zones sombres, mais les virages ne sont jamais longs ni serrés. Quant à l’éclairage lui-même, il fait le job pour être vu, mais de toute façon, il vous faudra une seconde lampe par sécurité et pour une meilleure visibilité de la route. Au passage (même s’il n’est pas le seul), je regrette l’absence d’un feu de stop : alerter les véhicules de derrière que l’on freine est une chose importante.

Enfin, on arrive à ce qui est pour moi, le gros point faible : le moteur dans le moyeu de la roue avant. Le souci est le combo vitesses automatiques et traction qui fait patiner la roue. Que ce soit en montant sur quelque chose ou en démarrant fort sur une surface glissante.

Dans cette situation, j’aurais préféré un moteur dans le pédalier.

Sur un vélo se voulant accessible au plus grand nombre, c’est un point qu’il me semble important de corriger. Il faudra être vigilant sur les chemins de terre ou les zones sableuses. Je continue sur ce moteur. Son couple est remarquable et tracter un peu plus de 100 kg à 25 km/h (et même 32 km/h) sur une pente de 13 % ne l’a pas fait faiblir (le « Boost » était enclenché).

Mais c’est un modèle qui souffre d’un syndrome propre aux moteurs d’entrée de gamme. Dès que la vitesse max est atteinte (25 km/h en mode Europe et 32 km/h en mode US), le moteur n’offre plus d’assistance et c’est normal. Mais là où les moteurs de nouvelle génération (comme un Bosch Active Plus ou un Shimano eSteps) se mettent en « roue libre », celui du VanMoof exerce une force de résistance. Ce freinage électromagnétique est caractéristique des moteurs électriques.

Il est pratique sur les trottinettes ou les voitures, mais sur le vélo, il ajoute un effort supplémentaire à fournir au cycliste, en plus de trainer les 19 kilos. La coupure de l’assistance engendre une transition brutale et désagréable. Conséquences ? Vous allez vite monter l’assistance au maximum et greffer votre pouce droit au bouton « Boost ». Dès lors, peut-on encore parler de vélo ?

L’affichage par points est original, mais illisible en plein soleil et mal placé, obligeant à baisser la tête.

Le S3 n’est donc pas un vélo fait pour se dépenser, mais pour se déplacer rapidement et efficacement dans un milieu urbain ou périurbain. Dans ce rôle, la conduite est agréable, facile, amusante et le comportement du vélo est sain. Il pardonne des approximations grâce à un cadre parfaitement équilibré, ce qui est une petite prouesse vu la hauteur à laquelle se trouve la batterie.

Application, sécurité et légalité

Qui dit vélo connecté dit application. Celle de VanMoof est plutôt ergonomique et fait le job.

Vous y trouvez les réponses à toutes les questions que vous pouvez vous poser via une sorte de FAQ  (par exemple la nécessité d’avancer un peu la roue arrière si le bouton « Lock » ne fonctionne pas).

Une fois le compte créé et le vélo enregistré, vous allez pouvoir configurer un peu la bête : type de sonnerie, l’allumage des feux, le niveau d’assistance ou encore les étagements des vitesses.

Vous avez un résumé de vos parcours, du temps total passé et de l’énergie dépensée. Mais c’est sommaire et vous n’avez aucun tracé. Puis si vous oubliez d’ouvrir l’application — le vélo pouvant être déverrouillé sans smartphone –, vous n’aurez pas de suivi.

Comme écrit plus haut, la sécurité a été au cœur de la conception du vélo et de la création de la marque. Et pour cause ! C’est aux Pays-Bas que le vol de vélo est le plus important avec 900 000 vélos volés pour 15 millions de vélos (contre 400 000 vélos en France pour 21 millions de bicyclettes).

C’est d’ailleurs autour de cette idée de vélo inviolable que le S3 et son petit frère le X3 ont été pensés : batterie inamovible, haut-parleurs puissants dissimulés sous l’axe supérieur du cadre, système de verrouillage de la roue, écrous antivol de série, alarme, mais surtout, une géolocalisation avec au bout la possibilité de retrouver votre vélo via une équipe dédiée.

En effet, en plus de toute la sécurité active présente, qui au passage ne remplace pas deux bons systèmes d’attache — tel qu’un duo chaine + « U » par exemple –, VanMoof vous propose un service à 290 euros pour 3 ans : en cas de vol, la marque se charge de retrouver votre vélo grâce à une équipe dédiée et la géolocalisation sous deux semaines. Sinon elle vous le remplace (jusqu’à 3 fois).

L’alarme peut être désactivée depuis l’application, ce qui n’est pas un mal lorsque l’on se retrouve à buter la nuit sur le vélo en train de charger, parce qu’il est placé sur le chemin qui mène de votre lit aux WC, déclenchant l’alarme et réveillant l’appartement (c’est du vécu) ! Mais il faudra penser à l’activer de nouveau après.

On termine par l’aspect légal. En effet, il est possible de débrider le vélo simplement, via l’application officielle, en sélectionnant la limite de vitesse sur la norme US (32 km/h) au lieu de la norme européenne. Concrètement qu’est-ce que cela implique ? Déjà que la marque se permet d’ajouter un petit truc officieux qui lui donne un avantage sur la concurrence. Ensuite, ça évite qu’elle bride ses clients via la géolocalisation, qui engendrerait évidemment des plaintes (nous sommes libres, etc.).

Enfin, à 32 km/h, sur de longues zones cyclables vides sécurisées, vous n’êtes pas dangereux. Mais sachez tout de même qu’avec un vélo qui ne répond pas à la législation, s’il vous arrive quoi que ce soit, votre assurance a de grandes chances de ne pas intervenir, vous obligeant à devoir assumer les conséquences financières et humaines qui en découleraient, y compris pour vous-même, et ce, même si ce n’est pas de votre faute.

ndlr : il est vrai que sur un vélo non assisté (dit « sec » dans le jargon), la vitesse de 32 km/h est souvent dépassée, et ce, sans sortir du cadre légal. Mais dans le cas d’un vélo électrique, c’est la machine qui permet de les atteindre et non l’expérience et la compétence du cycliste. La perception de la vitesse et la sensation d’effort sont donc totalement différentes.

Autonomie : une endurance dans la moyenne

Enfin, parlons de l’autonomie : avec mes 100 kg, sur des parcours qui montent et descendent beaucoup (400 mètres de dénivelé en 3 montées courtes), le vélo m’a permis de faire 57 kilomètres avant de se mettre en économie : le moteur ne fonctionne plus, mais la géolocalisation, les feux et la sonnette fonctionnent encore.

En jouant du bouton « Boost » à gogo, l’autonomie ne font pas tant que ça et malgré mon poids j’ai toujours pu atteindre les 40 kilomètres (42 pour être exact).

L’affichage de l’autonomie restante manque de précision.

Enfin, sur un parcours comportant 3 bonnes montées, avec le bouton Boost activé en permanence, avec 10 kg de sac sur le dos et mes 100 kg sur le vélo, j’ai fait 51 kilomètres.

Cela signifie que vous ne pouvez pas parcourir moins de 40 km, même chargé à fond et avec le « Boost » enclenché en permanence.

Pour la recharge, comptez 3 h 20 pour passer de 10 % à 100 %.

Un excellent véhicule de déplacement urbain à défaut d’être un excellent vélo

Le S3 ne doit pas être vu comme un vélo, mais comme un véhicule de mobilité urbaine. Il n’est pas fait pour afficher ses statistiques sur Strava ou progresser dans l’effort. Il est là pour offrir une solution facile et agréable à qui souhaite une alternative à sa voiture ou les transports en commun. En cela, il tient parfaitement sa promesse. Mais forcément, il perd la clientèle de cyclistes purs.

Offrir le choix de débrider son vélo aussi facilement sur l’application n’est pas anodin et permet à la marque d’avoir ce petit truc officieux en plus par rapport à ses concurrents, un truc qui sonne comme un coup bas. Quand il fera nuit et froid, que l’on sera crevé avec pour seule envie celle de rentrer chez soi avec une vingtaine de bornes à faire, les 32 km/h seront très tentants. Le hic, c’est qu’en cas d’accident, même non responsable, ça donnera à l’assurance un moyen de se dédouaner.

Puis il y a ce bouton « Boost ». Très vite on se retrouve le doigt greffé dessus à fournir le minimum d’effort sur les pédales. Car le S3 n’invite pas à performer et la résistance de son moteur une fois la vitesse autorisée atteinte y est pour beaucoup. En cela, il me fait plus penser à un scooter électrique qu’à un vélo.

Mais est-ce un problème ? Non, pas du tout. Car à la différence d’un VAE traditionnel, vous serez beaucoup moins enclin à craquer pour votre véhicule thermique lorsque les conditions ne seront pas spécialement propices (ou lorsque la flemme vous frappera) qu’avec un VAE standard. Sur une année pleine, votre S3 va vite parcourir plus de bornes que vous n’en faisiez en voiture. Enfin, la solution de sécurité, associée à deux bons antivols (chaine et système en « U ») devrait éviter que votre monture ne disparaisse aussi facilement qu’un autre vélo.

Finalement, ce VanMoof S3 ne cible pas les cyclistes adeptes de Strava, mais les autres qui cherchent une solution de type vélo pour leur quotidien. Ces personnes qui souhaitent simplement se rendre au boulot avec un temps de trajet réduit et régulier, dans un confort presque maximum et avec le sourire et une solution de sécurité bien pensée. En cela, le VanMoof s’impose comme un excellent choix. Mais si c’est un vélo pour vous défoncer que vous cherchez, il faudra voir ailleurs et même renoncer à l’électrique pour passer sur un « sec ».

Vos questions sur le VanMoof S3

On termine par vos questions sur Twitter. En effet, je vous ai sollicité pour savoir quelles interrogations vous vous posiez à propos du S3. Voici les réponses.

– Est-ce qu’il y a un mode 100 % assisté ?

Non, sinon il ne serait pas considéré comme un vélo en France, mais le bouton « Boost » agit presque comme, puisque le pédalage ne demande alors aucun effort.

– Un siège enfant est-il possible sur le VanMoof S3 ?

Via une fixation sur le cadre non. Il faut opter pour un modèle avec fixation sur le support de selle comme le Thule Yepp Maxi (comptez 120 euros) proposé sur le site de VanMoof directement ou ailleurs sur le net.

– Niveau antivol et batterie qu’est-ce que c’est comme système ?

Je le détaille dans le test, mais la protection repose sur ces points : batterie inamovible, blocage de la roue arrière, alarme puissante, géolocalisation et un service de protection directement proposé par la marque (290 euros pour 3 ans) qui se charge de retrouver le vélo ou de vous en fournir un autre.

– Est-ce que tu es moins en retard le matin avec ?

Honnêtement, non. Mais au moins c’est entièrement ma faute ! Plus sérieusement, avec un VAE, on met le même temps de trajet et à moins d’un accident ou d’une crevaison, on ne peut pas être retardé. Le retour en revanche peut prendre plus de temps, mais c’est parce qu’on prendra plaisir à flâner à l’extérieur. Mine de rien, ça allège l’esprit considérablement de ne plus avoir de temps de trajet aléatoire indépendant de sa volonté.

– Pourquoi la batterie est-elle non amovible ?

Probablement pour assurer une alimentation suffisante de la batterie pour la géolocalisation pendant les 15 jours que se laissent les équipes de VanMoof pour retrouver le vélo. Puis ça réduit un peu les risques de vol en faisant passer le S3 pour un vélo classique et non électrique.

– Les changements de vitesse sont-ils fluides ?

Non. C’est un peu saccadé et parfois ça ne choisit pas le rapport le plus adapté.

– C’est automatique, comment ça fonctionne ?

Comme la boîte automatique d’une voiture. On pédale et le vélo adapte le rapport en fonction de la vitesse du vélo. Les valeurs des paliers des vitesses sont entièrement personnalisables. Il y a 4 niveaux (ou 4 profils) uniquement modifiables à l’arrêt, soit sur le vélo (via le bouton de droite) soit sur l’application.

– Comment fonctionne le verrouillage par smartphone ?

En réalité, le verrouillage se fait physiquement, via un bouton situé à l’arrière du vélo. Le déverrouillage se fait par smartphone ou par un code à composer sur le bouton de sonnerie.

– Systèmes d’antivol ?

Oui intégré. Mais il faudra tout de même un combo chaine + antivol en U en plus.

– Autonomie maximum ?

On peut faire 70 km sans problème sous réserve de ne pas trop jouer du boost. Mais jamais moins de 40 km quoiqu’il arrive.

– Répartition du poids avec le moteur dans le moyeu ?

Ce n’est pas gênant. En revanche, sa position engendre des risques de dérapage lorsqu’on doit soulever l’avant pour monter un trottoir par exemple. Sous la pluie ou sur les surfaces glissantes, ça peut être dangereux.

Prix et disponibilité du VanMoof S3

Le VanMoof S3 est commercialisé dès à présent à 1998 euros en bleu ou en noir sur le site de la marque. Des primes à l’achat sont aussi disponibles selon votre région pour alléger la note.

Note finale du test
7 /10
Avec le S3, Vanmoof propose un outil de déplacement urbain efficace et une alternative crédible aux voitures et TEC. Il s'adresse au plus grand nombre et permet d'éviter au maximum les efforts. Son système antivol apporte un plus non négligeable sans être infaillible pour autant.

Mais il pêche au niveau du freinage. Sa batterie non amovible va d'office rebuter une partie des personnes intéressées et son système de bouton boost lui retire totalement son âme de vélo. Pour les 1998 euros demandés, il propose un rapport qualité-prix-possibilités d'utilisation très intéressant et symbolise l'exemple parfait du "vélotaf".

Points positifs du Vanmoof S3

  • Il est beau mais discret

  • Facile à utiliser

  • Application fonctionnelle

  • Parfait pour le vélotaf

  • Système d'antivol

  • Le bouton "Boost" est pratique

Points négatifs du Vanmoof S3

  • Le système de vitesses automatiques est perfectible

  • Les freins manquent de mordant

  • La batterie est inamovible

  • Le moteur dans le moyeu avant fait patiner la roues sur sol glissant

  • Le moteur qui génère résistance une fois l'assistance arrêtée

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